lundi 14 février 2011

Coup de coeur pour une expo photo vraiment fashion

Quand on était petiote, à l’école, chaque année, on devait remplir ce formulaire dont l’une des questions était : « Tu veux faire quoi plus tard ? ». Alors que certaines savent immédiatement ce qu’elles voudront être quand elles seront grandes, moi, j’ai un peu fait ma girouette (tout en restant dans le même monde finalement). Alors après ma période actrice/chanteuse/mannequin (vers 5/6 ans), pendant plusieurs années, je n’ai répondu qu’une seule chose : photographe de mode. Je crois que cette phase a duré du collège au début du lycée. On peut dire que c’est un peu la faute de ma moman. Si certaines mères sont plutôt ELLE ou Marie Claire, la mienne c’était Paris Match. Et là, je suis tombée sous le charme des nombreuses séries photo mettant en scène des actrices. J’ai alors commencé à les collectionner. J’arrachais les pages et les rangeais dans un classeur. Puis, j’ai commencé à regarder les noms des photographes, à les retenir, à savoir même reconnaître leurs photos sans regarder la signature. Bien sûr, j’avais mes préférences : mon premier gros coup de cœur était pour l’univers acidulé de David La Chapelle qui m’est ensuite un peu passé quand j’ai découvert le reste de son travail beaucoup plus trash. Puis je me suis passionnée pour les clichés d’Ellen Von Unwerth (qui est aujourd’hui encore l’une de mes préférées). Et il y avait bien évidemment les classiques : Herb Ritts, Demarchelier, Leibovitz et j’en oublie.

J’ai même eu ma période « mise en pratique ». Au lycée, je prenais des cours de photo et un été je me suis servi de la pellicule noir et blanc fournie pour un exercice pré-établi pour reproduire mes clichés préférés avec mes copines dans le rôle des top model stars. Il y avait quelques trucs à sauver mais ça n’a pas été une grande réussite. Faut dire qu’on n’avait rien de top model ;) Je me suis en fait rapidement rendue compte qu’il fallait un talent énorme pour faire ce métier, talent que je n’avais pas. J’ai donc bifurqué vers d’autres envies de carrières (dans le foot) avant d’atterrir totalement par hasard dans le monde du féminin. On pourrait dire que la boucle est bouclée.

Mais même si je ne rêve plus de devenir une grande photographe, je continue de me passionner pour la question et arpente donc les expos sur le sujet dès que je le peux. Lorsqu’on m’a invité à découvrir l’exposition Sacha Photographe de Mode à l’Institut Néerlandais en avant-première et en présence de Sacha herself, je n’ai pas hésité une seconde. Sacha Van Dorssen est une photographe d’origine néerlandaise qui débarqua à Paris dans les années 60 pour devenir photographe. Elle fit son premier shooting pour ELLE un peu par hasard, puis continua à travailler pour le magazine, avant de collaborer avec Marie Claire pendant plus de 20 ans. Elle a également travaillé pour d’autres publications européennes, shooté des campagnes de pub (notamment pour Yves Saint Laurent) et illustré de nombreux livres (dont un sur Dior).

Honnêtement, je ne connaissais pas Sacha avant de découvrir cette rétrospective, forcément puisqu’il y a 10/15 ans, j’étais plus Paris Match et photos people que magazines féminins et véritables séries mode. Mais je suis tombée sous le charme de son travail. Ses photos sont juste sublimes et sans le concours de photoshop. C’est d’ailleurs plutôt agréable de voir de magnifiques photos où les mannequins sont belles (mais pas anorexiques) sans avoir été retouchées de partout. Alors bien évidemment, ce n’est pas non plus du 100 % naturel, l’histoire racontée est quand même montée de toute pièce, c’est une mise en scène, mais c’est une histoire humaine et aucune machine n’est entrée dans le processus de création. Sauf l’appareil bien sûr. Mais là encore, c’était l’époque des argentiques où finalement avoir le cliché parfait tenait un peu du petit miracle que l’on découvrait au moment du développement. Là, avec les digitaux, on voit tout tout de suite, on prend des milliards de photos aussi vite shootées aussi vite effacées. Et si on n’aime pas, eh bien on corrige à l’ordinateur. C’était un autre monde, un peu plus magique.




J’ai également été vraiment impressionnée car aucune photo de Sacha ne se ressemble. La photographe a su se réinventer à chaque shooting, s’adapter au lieu, à la robe, au mannequin et à la commande (oui, parce que ça parait fou mais parfois on l’envoyait en Colombie par exemple pour shooter une série esprit Inde, il fallait donc recréer le pays à des milliers de kilomètres). C’est vrai que j’ai eu un faible pour David La Chapelle et son univers reconnaissable entre mille. Oui, mais au bout d’un moment, on se lasse, cela devient trop facile. C’est comme s’il reprenait la même photo encore et encore. Là, chaque shooting est une surprise. Ce qui donne une rétrospective passionnante où on découvre des photos de jeunes mannequins ou actrices devenues célèbres (Carla Bruni, Andie Mac Dowell, Laetitia Casta ou même une Diane Kruger méconnaissable sur son premier shooting) mais aussi des photos abstraites ou de paysages et d’énormes panneaux représentant des couvertures de magazines marquantes. Si vous êtes sur Paris, c’est vraiment une expo à voir. C’est donc à l’Institut Néerlandais dans le 7è arrondissement jusqu’au 20 mars. L’entrée est à 4 € et c’est ouvert tous les jours sauf le lundi.

Parallèlement, il y a également un superbe livre qui vient de sortir aux Editions du Chêne qui regroupe les photos de l’expo mais bien plus encore avec des légendes explicatives et des textes écrits par des personnes ayant travaillé avec Sacha tout au long de sa carrière. Je vous laisse aussi jeter un œil à ma toute première vidéo faite donc le jour de cette visite guidée par Sacha elle-même. Enjoy.
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3 commentaires:

  1. Très très intéressant ton billet ! Moi qui suis une inculte des photos de mode... J'ai découvert Sacha avec un grand plaisir.L'expo a l'air drôlement chouette !

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  2. très sympa ce post et j'aime bien Paris pour ça tu découvres plein de choses dans les expo... la chance :)

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  3. Fanny : merci :)Moi aussi je l'ai découverte avec plaisir et passé un très bon moment.

    mme-beaute : ce qui est paradoxal, c'est que souvent, même s'il y a des expos tout le temps, on finit par n'aller nulle part. Comme on a tout à dispo, on ne profite pas vraiment, on se dit que ça sera toujours là et qu'on a le temps. mais là, j'essaie de faire un peu moins mon inculte :)

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